Le chant du cygne pour le motocross de Kester ?

Ce dimanche, Kester accueillera son 49e Motocross organisé par l’AMC Dworp. Il s’agira de la 3e épreuve du “Belgian Masters of motocross 2014”. Hélas, ce sera sans doute l’avant-dernière fois que l’on pratiquera le motocross sur ce célèbre tracé car encore une fois, un circuit classique semble voué à disparaitre du paysage national.

Alors que les pilotes Belges sont de véritables stars au niveau mondial avec notamment Clément  Desalle vainqueur du GP d’Allemagne le week-end dernier et Jéremy Van Horebeek 3e de cette épreuve, le motocross Belge se trouve quant à lui sous pression. Et malgré des initiatives des autorités Flamandes, nous manquons cruellement de terrain d’entraînements. Les difficultés afin de pouvoir organiser des événements deviennent de plus en plus importantes, voire infranchissables. Depuis des années, des monuments du motocross belge ont disparu : Namur, Louvain, Marche-en-Famenne, Neeroeteren etc.

Kester est un nom bien connu, un lieu consacré aux épreuves du championnat de Belgique et de quelques Grand Prix qui l’ont fait connaître un peu partout dans le monde. Dimanche aura donc lieu le 49e motocross de Kester. 49 ans sans interruption, et  telle qu’est la situation aujourd’hui, l’an prochain verra se dérouler le tout dernier cross de Kester. C’est une conséquence de la vente du terrain, propriété de la famille Geeroms.

Grand amateur de Motocross, Geeroms devint propriétaire de différentes parcelles qu’il loua depuis 1974 à l’AMC Dworp. Mais en 2012, la famille vendit les terrains à “Natuurpunt”, ce qui étouffa le futur du motocross de Kester, avec néanmoins la possibilité de continuer à l’organiser pendant 5 ans, ce que “Natuurpunt” réduisit finalement à 2 ans. Après de longues et difficiles négociations, l’AMC Dworp obtint l’autorisation d’organiser son épreuve jusqu’en 2015. René Deboeck, qui préside ce club, fêtera en 2015 les 50 ans du club et saisira l’occasion pour mettre fin à sa longue et fructueuse direction. L’occasion de finir en beauté et céder le relais à la jeune génération.

Alternative

Cette jeune génération cherche une alternative au circuit actuel mais René Deboeck signale qu’il ne voit pas où ils pourront la trouver. Du point de vue du motocross, le terrain du “Kesterheide” est unique, tant pour les spectateurs que pour les pilotes. Pour ces derniers, il s’agit d’un parcours très varié et très technique. Quant aux spectateurs, ils peuvent voir les pilotes de presque partout.

L’A.M.C .Dworp met tout en œuvre pour limiter l’impact de son évènement. René Deboeck : « Quelques semaines après le motocross, toute trace de l’évènement a pratiquement disparue. Le lundi après la course, 70 à 80 bénévoles sont sur le terrain pour tout nettoyer. Le parcours est complètement hersé, et ensemencé et 3 semaines plus tard tout le parcours est à nouveau vert. »

La préparation du circuit commence 7 semaines avant l’épreuve et cela va crescendo dans la dernière semaine. Le club prévoit par exemple de placer une poubelle tous les 30 à 40 mètres. Les pilotes sont obligés par la FMB de poser la moto sur un « tapis environnement » dans le paddock. Pour le lavage des motos, une place est prévue où les eaux usées sont récoltées dans 3 réservoirs de 10.000 litres. Ces eaux usées sont alors dépolluées par un sponsor (AMACRO) qui est spécialisé dans cette activité.
Stijn Rentmeesters, secrétaire général de la FMB : « La fédération et les organisateurs font tout pour limiter l’impact des activités. Natuurpunt défend son idéal et la FMB défend le sport moto. Les amateurs de la nature et les amateurs de sport moto doivent trouver un compromis dont chacun doit être satisfait. Cela ne concerne pas seulement Kester mais bien tous les évènements de sport moteur. Chacun a droit à défendre son point de vue. De cette manière la Belgique peut défendre et entretenir sa réputation de grande nation sur le plan international. »

Les stars du MXGP et du MX2

Elles seront aussi présentes à Kester. Cette épreuve constituera la 3e manche du Championnat de Belgique, qui en comprend 5. Le classement provisoire de la classe MX1 est mené par Jéremy Van Horebeek qui a gagné les trois manches précédentes, mais il a également déjà gagné le championnat d’Italie et est actuellement classé 3e au classement provisoire du championnat du monde, à 37 points d’Antonio Cairoli et à 12 points de Clément Desalle. Côté belge, il faut également ajouter à ces résultats ceux de Kevin Strijbos, actuellement 4e à ce classement provisoire, sans oublier Ken Dedycker qui relève de blessure et recommence à se montrer parmi les meilleurs, ainsi que Steve Ramon, ex-champion du monde, et Damon Graulus, le champion de France MX2.

L’organisateur s’est également assuré d’un beau plateau de pilotes étrangers, dont Jeffrey Herlings, champion du monde en titre en MX2, qui à ce jour possède plus de 100 points d’avance sur son poursuivant immédiat. On notera aussi la présence de Tanel Leok, Marc de Reuver, Davide Guarneri, et les pilotes MX2 Romain Fevre et Petar Petrov. Cette course sera donc une confrontation entre les MX1 & MX2.

René Deboeck s’attend à une lutte serrée : « Les stars de la discipline disent souvent que les courses qui ne comptent pas pour le championnat du monde sont des entraînements mais quand on les voit se battre pour la victoire, il ne s’agît clairement pas d’entraînement ! Jéremy Van Horebeek, le pilote local, dit ne pas vouloir prendre des risques fous mais ils roulent tous avec le même but : gagner ! »

A côté des MX1/MXGP, il y aura aussi la classe MX2 pour la seconde course comptant pour le championnat, qui est menée actuellement par Yentl Martens, fils de Jacky Martens, ex-champion du monde, qui en est actuellement le leader devant  Mark Boot et Wietse Brackman.

Mise à jour liste des engagés Inters Open

Video preview circuit Kester: http://www.fmb-bmb.be/nl/video/bikers-classic-2013-movie

Info: www.amcworp.be