Le marché de la moto se porte étonnamment bien
Compte tenu des conditions actuelles du marché et de l’économie, il est d’autant plus surprenant de constater que les immatriculations de deux-roues motorisés ont tenu bon. Les fermetures imposées au printemps et à l’automne ont bien entendu pesé lourdement sur les vendeurs de motos, mais la crise s’est déroulée d’une tout autre manière que sur le marché automobile.
Le 18 mars, les concessionnaires de motos ont eux aussi été contraints de fermer leurs portes et le client a dû ronger son frein jusqu’à la mi-mai pour découvrir le bruit du moteur de sa nouvelle machine. Cette fermeture ne pouvait tomber au plus mauvais moment car le printemps est traditionnellement la saison où l’envie d’acheter une moto est la plus forte.
On aurait dès lors pu s’attendre à un lourd impact sur les ventes annuelles. Or, on n’observe rien de tout cela sur le marché de la moto : fin novembre, les immatriculations dépassaient même d’un pour cent les chiffres de 2019. Ce rattrapage rapide repose en partie sur le fait que l’on vend beaucoup plus souvent des motos de stock et que les stocks en question étaient déjà disponibles au début de la saison moto, avant la fermeture obligatoire.
En avril, les immatriculations avaient chuté de 70%. En mai, le recul n’était plus que de 6 %. Tous les records ont de nouveau été battus en juin, avec une hausse de 53 % par rapport à juin 2019. Ce rattrapage s’est maintenu au cours des mois suivants: même en novembre, lorsque seuls le click&collect ou la livraison de motos achetées précédemment étaient autorisés, les chiffres ont progressé de 3% par rapport à novembre 2019. Le secteur de la moto est donc indéniablement en plein essor.
FEBIAC voit deux explications à ce phénomène. D’une part, le coronavirus a contraint beaucoup de gens à annuler leurs vacances annuelles à l’étranger. Dans certains ménages, cela a libéré du budget pour d’autres loisirs, rêves ou envies. Les uns ont investi dans une piscine ou une véranda, les autres dans une moto ou un scooter. D’autre part, le travail à domicile est devenu la règle pour beaucoup depuis le début de la pandémie et ceux qui devaient tout de même se rendre sur leur lieu de travail ont privilégié un moyen de déplacement individuel plutôt que les transports en commun. Le succès des modèles 125cc illustre probablement ce dernier point puisqu’ils représentent le plus grand nombre d’immatriculations : 29% de l’ensemble des motos et scooters nouvellement immatriculés. La part importante de ce segment est liée au fait qu’un permis B suffit pour conduire ces deux-roues motorisés (si votre permis B a été délivré après 2011, vous pouvez, au bout de deux ans, encore suivre quatre heures de formation afin de pouvoir conduire une 125cc. Si vous avez obtenu votre permis B avant 2011, cette formation n’est pas exigée).
Source: Febiac – moto.be